De plus en plus de logements de Marseille sont cloisonnés par des digicodes, portails et barrières. Et cette tendance de fond touche désormais tous les secteurs, jusqu’aux quartiers nord.
Elisabeth Dorier est géographe, professeure d’université et chercheuse au sein du laboratoire Population-Environnement-Développement (LPED) de l’université d’Aix-Marseille. Elle documente depuis quinze ans, la multiplication des ensembles résidentiels fermés à Marseille, qui se construisent désormais à proximité des cités. “La nouvelle norme, c’est forcément la fermeture, remarque-t-elle. Il n’y a pratiquement plus d’offre alternative. On crée des enclaves et on appelle ça la mixité sociale. On a de la proximité spatiale mais de la distance sociale. Et vous êtes séparés par des barrières.” Les promoteurs immobiliers misent sur les barrières, explique la chercheuse, pour attirer les classes moyennes supérieures dans les quartiers pauvres où l’on privatise la vue mer, l’accès aux collines et les espaces pour se garer.
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