Petite pensée, comme ça.

Faire des sciences expérimentales ou de l’ingénierie, ça peut avoir une grosse dimension “travaux manuel”, pour prendre 2-3 exemples extrêmes, Dans la recherche, j’ai eu l’occasion de me retrouver à deployer/tester de l’électronique sous une tempête de neige dans la pampa, plus tard dans l’industrie je me suis retrouvé au milieu de la nuit (avec un tech pour m’aider ce coup-ci) à debugger une armoire électrique au voltmètre.

Dans ce genre de situation, c’est toi le scientifique ou l’ingénieur, les gens avec qui tu bosses croient que tu sais ce que tu fais, et que tu sais maniper, donc tu te retrouves comme un con avec des outils que tu as jamais appris à utiliser. en mode “fake-it until you make-it”

J’ai bien eu des TP dans ma formation (J’en ai même encadré), mais le but du TP c’est de faire une mesure scientifique, avec éventuellement un oscilloscope ou script C/Python/Matlab pour voir ce qu’il se passe. On m’a jamais enseigné les compétences techniques de base genre souder un composant électronique ou tarauder un trou.

En plus de ça j’ai l’impression que ce genre de manque est pas si rare dans la formation des scientifiques/ingénieurs. Mon collègue électronicien prends un oscilloscope avec lui lorsqu’il fait passé un entretien d’embauche et élimine la moitié des candidats de cette façon.

Bref je serais curieux de savoir si vous avez le même genre de resentit ? C’est cool d’apprendre à traiter des données et à gérer des projets, mais j’ai parfois l’impression d’avoir fait l’impasse sur des fondamentaux pratiques

  • leftascenter@discuss.tchncs.de
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    1 year ago

    Un bon ouvrier c’est des années de.pratique, voir des décénies pour certain métier (genre soudeurs sur des matériaux et des positions a la con, ajusteur capable de faire au 1/10e ).

    Un ingénieur pareil, pour devenir bon puis spécialiste. Un chef pareil, apprendre le metier puis les outils de gestion et l’encadrement.

    Du coup la.formation donne les bases théoriques

  • bouh@lemmy.world
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    1 year ago

    Dans mon école on avait des cours en première année de cycle ingénieur (en informatique) pour les trucs d’électroniciens : on a fait un circuit électronique (avec les soudures et tout), on a fait du vhdl et de l’assembleur. Mais la plupart de mes camarades évitaient ces trucs, on était qu’une poignée à vraiment s’y intéresser.

    En l3 et m1 de physique il y avait des manip aussi.

    La dessus c’est beaucoup la faute des étudiants qui réprouvent certains travaux sous prétexte que ce serait indigne d’eux. Mais les cours sont bien là. Les étudiants les ont seulement effacé de leur mémoire, comme si ne pas savoir certaines choses les rendait meilleurs.

    Y a probablement des formations qui manquent de certains trucs. Mais les entreprises sont également très hypocrites d’attendre de l’école qu’elle forme les gens pour des postes précis.

    En fait, les entreprises sont nullissimes pour la transmission de connaissances, alors elles voudraient sous-traiter ça aux écoles et universités. C’est illusoire et stupide. Mais ça permet aussi de promouvoir une éducation qui rend moins intelligent, alors c’est toujours ça de gagné…

      • bouh@lemmy.world
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        1 year ago

        Mais qui donne l’idée qu’un cadre n’a pas besoin de savoir faire des trucs ? Aucun prof que j’aie connu perso.

        Pour moi, c’est une sorte d’élitisme: ce sont les moins diplômés, sous entendu moins compétents, qui feront les travaux manuel.

        C’est idiot. Ça rentre dans une opposition philosophique entre spécialisation et touche à tout. L’éducation en France est plutôt orienté vers une formation humaniste (touche à tout) alors que les entreprises et les bourgeois pousse plutôt vers la spécialisation.

          • bouh@lemmy.world
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            1 year ago

            Tu mélanges tout là.

            L’enseignement du français a beaucoup de défauts, mais il faut quand même l’enseigner.

            L’enseignement de l’Histoire a aussi des défauts, mais pour le coup y a beaucoup d’idées reçues aussi. Ça peut également dépendre des profs. J’ai appris de date en histoire, et jamais été trop mauvais en histoire. La difficulté, c’est de comprendre pourquoi on apprend ces dates, mais je vais pas te faire un cours.

            Apprendre l’histoire et les langues, c’est utile à tout le monde, y compris aux scientifiques. De même, les savoirs des ouvriers sont aussi importants que ceux des ingénieurs.

              • bouh@lemmy.world
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                1 year ago

                C’est encore plus spécifique que je pensais comme exemple. Et difficilement rapprochable de l’éducation humaniste vs éducation technique.

                Ton histoire ça s’intègre plus dans les sciences sociales et sur ce qu’est la culture justement. C’est aussi un sujet intéressant, et en partie lié à l’éducation effectivement, spécialement sur cette question des classes.

  • keepthepace@slrpnk.net
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    1 year ago

    Ingé ici, je pense qu’un des gros problème dans ma formation à l’époque du moins (sorti en 2003) est que le présupposé était qu’on sortait avec un statut «cadre», qu’on rejoindrait un grand groupe et qu’on aurait des “techniciens” pour se salir les mains à notre place. J’étais dans une école qui formait ingé et tech et la hiérarchie implicite entre les deux me donnait déjà des indices que ce monde du travail me plairait pas.

    Moi je voulais bidouiller, mais apprendre à sortir un chip d’une socket sans lui tordre les pattes (désolé petit 68000) c’était sur mon temps libre au club robotique. Depuis j’ai rejoint des hackerspaces et continué ma formation entouré de bons dont je me fous du diplôme ou de leur absence (et me suis un peu demandé si mes parents avaient fait une bonne affaire à me payer 5 ans d’études post-bac). Un boulanger m’a appris à faire des soudure propre et j’ai eu une lycéenne qui se foutait de mon incapacité à souder du CMS.

    Une des choses qu’on m’a bien inculqué par contre, c’est que mon métier, je continuerai à l’apprendre toute ma vie, que eux me donnaient juste les principes les plus généraux qui m’aideraient, les bases théoriques et méthodologiques. J’aurais aimé apprendre un peu plus de pratique, mais leur présupposé était que j’arriverais à apprendre ça sur le tas, et c’était vrai. Je me demande si aujourd’hui il n’en va pas de même avec les bases théoriques aussi.

  • Sphks@lemmy.dbzer0.com
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    1 year ago

    Des gens qui savent tout faire (coder, souder, choisir les antennes, arriver à menun projet à terme…) il y en a très peu.

  • pseudo@jlai.lu
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    1 year ago

    On m’a jamais enseigné les compétences techniques de base genre souder un composant électronique ou tarauder un trou.

    Il y a bien des stages pour ça mais c’est pas la panacée. L’idéal c’est quand les enseignants fournissent les sujets : le stage correspondra parfaitement au curcus et l’étudiant limitera le temps passé à faire des concours d’éloquence devant les recruteurs mais vu le marché actuel du travail, c’est vraiment possible que pour des formations très niches avec une douzaine d’étudiant par promo.

  • Penguin_Rocket@lemmy.ml
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    1 year ago

    J’ai bien eu des TP dans ma formation (J’en ai même encadré), mais le but du TP c’est de faire une mesure scientifique, avec éventuellement un oscilloscope ou script C/Python/Matlab pour voir ce qu’il se passe. On m’a jamais enseigné les compétences techniques de base genre souder un composant électronique ou tarauder un trou.

    Je suis encore étudiant (en école d’ingénieurs), et j’ai déjà eu des projets/TPs (ça dépend lesquels) dans lesquels j’ai eu à mettre en œuvre des compétences techniques, comme la soudure. Maintenant, je suis d’accord avec ton propos : les compétences techniques ne sont pas très développées dans les formations d’ingénieurs (en tout cas de mon point de vue).

    Perso, pour pallier ça, j’ai envie de rejoindre un hackerspace après mon diplôme.