Vous m’en mettrez deux barquettes ! » Et bien non. Loi Agec et PPWR veulent bannir les barquettes en plastiques pour les remplacer par des emballages sans plastiques et plus durables. Mais quand on regarde derrière les étiquettes… C’est le fil du mercredi 6 mars 2024.

Le fait que les plastiques utilisés par les fruits et légumes sont déjà produits en plastiques recyclés (RPET) et qu’ils ne rajoutent donc pas de plastiques supplémentaires. Le fait que le coût des produits de substitution est deux à trois fois plus élevé, qu’il existe des problèmes de disponibilité de ces produits (barquettes en carton, films biosourcés), qu’ils sont moins adaptés à embarquer des fruits et légumes et surtout à les protéger (ils absorbent l’humidité), qu’il faut parfois changer les machines sur les lignes de conditionnement, qu’ils occasionnent des pertes de productivité… Est aussi posée la question de la durabilité de la production de carton ou de filets en coton destinés à remplacer les plastiques. Ce sont les fondements scientifiques de la loi qui sont parfois mis en cause. N’en jetez plus.

  • calimero289@jlai.luM
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    8 months ago

    Intéressant. Effectivement, les bonnes idées ne le sont pas toujours.

    Sur un autre domaine, mais dans la même idée, j’ai récemment étudié les filets à ramer (sur j’utilise pour tuteurer tomates, concombres et haricots grimpants). Ça existe soit en plastique, soit en coton (pas bio, évidemment…) En m’installant, j’en ai acheté un rouleau en plastique de 500m. Vu la taille de la ferme, j’en ai eu besoin que de 200m pour tout tuteurer. Mais je réutilise le même depuis le début (la j’entame la cinquième saison, et ils commencent un peu à tirer la gueule). Coût du rouleau environ 100€, et ça va donc me durer plus de 10 ans.

    Je réfléchissait cette année à remplacer par des filets en coton. Outre l’avantage écologique (peut être…), ça me permettrai de jeter le filet avec les restes de cultures dans le fossé en fin de saison (actuellement, je suis obligé de patiemment enlever les restes de cultures du filet chaque hiver, c’est looong, environ 12h de travail)

    Mais au final, économiquement le filet en coton c’est 200€ pour 200m, et vu que je doit le renouveler chaque année, ça me fait 200€ par an de charge (contre 10€ par an avec celui en plastique). Dont avec les 190€ annuels de différences, au vu de mon faible revenu horaire, j’ai plus intérêt à continuer d’enlever mes restes de cultures du filet !

    Mais également écologiquement, la fabrication de ce filet en coton (culture du coton, transformation, transport,…) est extrêmement polluante, énergivore et aquavore. D’autant plus qu’il faut m’en re fabriquer un chaque année.

    Le seul avantage reste la non pollution plastique. Mais me connaissant, je sais que je vais amener le filet en fin de vie à la déchèterie pour qu’il soit recyclé (ou malheureusement plus probablement enfoui). Donc cette pollution existe, mais sera localisé. Et je suis assez sûr que la pollution plastique due à la fabrication du filet en coton est supérieure.

    Bref, au final, contrairement à ce que je m’étais dit, le filet en coton n’est pas seulement inefficace économiquement, mais également écologiquement !

    Comme quoi, parfois c’est trompeur 😉

    • calimero289@jlai.luM
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      8 months ago

      Bon, ceci étant dit, que ça soit plastique ou carton pour moi l’emballage pour la commercialisation devrait être grandement réduit. Quand on vend en circuit court, pas besoin d’emballage, c’est le fait qu’on expédie les produits à l’autre bout qui augmente grandement le nombre d’emballage utilisés !

      • Snoopy@toulouse.social
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        8 months ago

        @calimero289 exactement et ya aussi les espaces de réfrigération à prendre en compte. Cela limite le gaspillage allimentaire. La vente direct et transfo réduit grandement l’energie utilisé.

        En tout cas, j’avais pas pensé au carton et l’humidité, je comprends mieux les emballages.

    • Snoopy@toulouse.social
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      8 months ago

      @calimero289 @[email protected] ça me fait plaisir de te relire ici et ton expérience sur les toiles tissées et coton. :)

      J’ai travaillé dans une ferme AB où il couvrait quasi toute les cultures avec de la toile tissé.

      Elle est en plastique pour celleux qui connaissent pas. Et nous faisions quasi pas de déserbage : plantation, recolte. Et c’est tout.

      Ça m’avait impressionné, le gain de temps est phénoménale et c’est pour cela que j’ai pas vraiment choisit la technique de culture. ya le BRF et la paille.

      • calimero289@jlai.luM
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        8 months ago

        Oui désolé, pas mal de trucs à faire en ce moment 😉

        chez moi je doit être à 70 pour-cent sous toile tissée effectivement. J’utilise pas mal de bois broyé, mais en plus de la toile tissée.

        Le bois broyé tout seul, ou la paille, ça se fait rapidement traverser par les herbes vivaces comme chiendent, liseron ou par des herbes costaud comme le rumex. Donc faut quand même désherber.

        Les bâches C’était aussi une question que je m’étais posé au début. Mais j’ai envie d’avoir un revenu « décent » (je demande pas des milles et des cents, juste pouvoir m’approcher du SMIC) sans bosser 80h/semaine, bref, être pas trop loin du reste de la société. Et donc en maraichage non mécanisé (avec la mécanisation on peut biner plus rapidement des grandes surfaces) ça implique du plastique.

        Par contre la toile tissée elle est donnée pour 10 ans par le fabricant, et pas mal de maraîcher la garde au moins 15 ans. Ça fait 5 ans que j’utilise la mienne, et elle a pas bougé, je pense qu’elle fera la carrière.

        C’est également un plastique qui se déchire pas, donc on arrive généralement à tout enlever sans en laisser au sol (contrairement aux bâches en plastique noire annuel, où tout se déchire et la moitié reste dans le sol, et l’autre moitié est généralement brûlé dans le fossé d’à côté…), et recyclable il me semble (bon, je suis pas trop convaincu par le mythe du recyclage plastique…)

        Alors évidemment, je préférerai ne pas utiliser de plastique du tout. Mais dans ce cas là, faut qu’en tant que société on doit d’accord pour que les légumes coûtent 8€/kg (actuellement je suis à 3€/kg en moyenne). Tant que c’est pas le cas, j’estime que je fais au mieux de ce que je peut faire si je veux rester pas trop loin du reste de la société en termes de niveau de vie.

        • calimero289@jlai.luM
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          8 months ago

          Et ça m’empêche pas de mettre 25 tonnes de bois broyé (c’est de la récupération des espaces verts du coin, principalement de la taille de haie, donc c’est un déchet pour eux au départ) par an à la brouette.

          Niveau apport de matière organique et vie du sol c’est top ! Mais ça arrête pas les herbes aussi bien que le dans les émissions ARTE 😂

        • Snoopy@jlai.luOPM
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          8 months ago

          Certainement, comme toi, j’aurais le meme schémas faute de mieux es parce que j’aimerai avoir du temps. Enfin on verra selon le lieu :)

          Dans les plastiques recyclables, le pire est le biodégradable, ça fond qu’à une certaine température : 70°. Et effectivement le plastique noir laisse beaucoup de morceaux dans la terre.

      • Snoopy@toulouse.social
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        8 months ago

        @calimero289 la paille disparait vite et est un bon refuge pour les gastéropodes, cependant on peut la faire soit meme avec tout le stock de graines dedans.

        Le BRF, bois raméal fragmenté, vient de la foret, ce sont de grosses machines, on l’utilisait pour le massif fleuris et une chaudière à vis. Incovénient cher et faim d’azote.

        Le plastique est économique, dure 10 ans, réchauffe le sol. Écologique pas vraiment. C’est un bon refuge pour les rats taupiers.

        Bref faut faire un compromis.