La spintronique ? c’est une nouvelle discipline qui apparaît dans les années 1980 dans les travaux de quelques physiciens théoriciens. « Mais elle prendra véritablement son essor en 1988 grâce à une découverte extraordinaire, qui a valu en 2007 le prix Nobel de physique à ses deux auteurs, Albert Fert en France et Peter Grünberg en Allemagne, indique Hélène Fischer. Cette découverte, pour le dire très simplement, c’est celle d’un nouveau matériau capable, grâce à sa structure interne, d’avoir une influence sur le courant électrique à l’échelle nanométrique, c’est-à-dire à l’échelle du millionième de millimètre ! »

À l’instar de la séculaire électronique, les applications de la spintronique s’annoncent, elles aussi, larges dans les années à venir. Les propriétés quantiques du spin continuent, aujourd’hui encore, d’inspirer les scientifiques.

Pour [L’historien] Pierre-Éric Mounier-Kuhn, la spintronique « est certes une innovation de rupture. Mais ce n’est pas, à proprement parler, un changement de paradigme, dans la mesure où l’on reste dans la physique de l’atome ». Il ajoute : « Qui plus est, la trajectoire technico-économique dans laquelle s’inscrit la spintronique est déjà très ancienne, c’est celle du techno-capitalisme, dans lequel tout est mis en œuvre pour trouver des solutions avant tout techniques à des problèmes sociaux et environnementaux, pour peu qu’elles soient viables économiquement. »