En Corée du Sud, l’enquête pour rébellion contre le président Yoon Suk-yeol est arrivée à son terme. Suspendu de ses fonctions et actuellement en détention pour sa tentative ratée d’imposer la loi martiale, le président déchu pourrait voir son avenir s’obscurcir davantage. Les enquêteurs de l’agence anticorruption ont transmis les conclusions de leur investigation au parquet, à qui ils demandent d’inculper Yoon Suk-yeol.

Le destin du procureur « star » devenu président se trouve dans les mains des procureurs. Le parquet a onze jours pour décider s’il lance – ou non – des poursuites pour « abus de pouvoir et rébellion ». Ce dernier chef d’accusation est théoriquement passible de la peine de mort, mais aucune exécution n’a eu lieu en Corée du Sud depuis près de trente ans.

Le président déchu a refusé de répondre aux questions des enquêteurs du bureau anticorruption chargé de l’affaire, mais il collabore à son procès en destitution à la Cour constitutionnelle. Les juges doivent décider de rendre sa destitution définitive ou de le rétablir dans ses fonctions.

Présent à l’audience ce jeudi 23 janvier, Yoon Suk-yeol a vu son ancien ministre de la Défense le défendre. Il a assuré que le président déchu l’avait empêché de déployer des milliers de soldats au Parlement et devant le siège de l’opposition. Preuve, selon lui, que Yoon Suk-yeol ne souhaitait pas vraiment instaurer la loi martiale, mais simplement tenter un coup pour sortir de l’impasse politique.

Cette impasse est devenue une crise politique qui affecte grandement l’économie du pays. La Banque centrale a notamment annoncé un net ralentissement de la croissance ce trimestre, tandis que le won, la monnaie sud-coréenne, reste particulièrement faible.