Un mois et demi après le cyclone Chido à Mayotte, les élèves reprennent le chemin de l’école ce lundi. Alors que la rentrée scolaire a été reportée de deux semaines par rapport au calendrier officiel, une partie des établissements ne sont pas en mesure de rouvrir ce lundi. Cela concerne 39 écoles primaires sur les 221, Sur les 33 établissements du second degré, deux collèges et un lycée sont dans ce cas. Professeurs comme parents d’élèves appréhendent cette rentrée.
Face à cette rentrée difficile, c’est l’inquiétude qui domine, relate notre correspondante à Mayotte, Lisa Morisseau. « Je suis assez pessimiste, car les conditions sont très dégradées », explique Olivier Thomas, professeur de physique-chimie au lycée de Sada, dans l’ouest de Grande-Terre.
L’établissement fait partie des plus endommagés. Des rotations seront mises en place pour accueillir les élèves. « Le bâtiment est très abîmé. On va recevoir à peu près 650 élèves sur plus de 2 400 en temps normal. Et toute une partie du lycée est inaccessible pour cause de travaux. On n’aura pas de restauration, on n’aura pas accès aux laboratoires. Donc, ce sera une rentrée très difficile et très particulière », constate l’enseignant.
Joint par Laurence Théault du service France de RFI, Youssouf Abdallah, professeur des écoles et syndicaliste, s’inquiète de ne pas retrouver tous ses élèves. « On a beaucoup d’enfants qu’on connait et qui sont issus de l’immigration, dont leur maison sont détruites, donc on ne sait pas s’il y a des enfants qui viendront ou s’il y a des enfants qui ont disparu. Ceux qui n’ont pas les moyens d’aller ailleurs et qui sont vivants, ne sont pas blessés, vont certainement revenir. »
À Chiconi, l’école élémentaire Chiconi 5 restera fermée. Scolarisé en CM1, le fils de Fatima Mouhoussini n’aura donc pas classe cette semaine. La maman est déléguée des parents d’élèves. Avec le rectorat et la municipalité, ils ont décidé de repousser la rentrée.
« Nous avons pris la décision ensemble de ne pas ouvrir cette école. Je ne peux pas permettre à mon fils d’aller dans une école où il y a des chutes de plafond ou des fuites d’eau ou l’électricité qui pend. Non », dit Fatima Mouhoussini, catégorique.
Hormis les dégâts matériels, la semaine dernière, à quelques jours de la rentrée, de vives tensions ont été ravivées. Alors que des migrants ont été installés dans un collège de Mamoudzou pour répondre à un besoin d’hébergement. Face à cette situation, il reste fermé au moins jusqu’au 3 février.