Drôle de cimetière empli de tombes vides
Que, muni d’un balai, arpente un fossoyeur.
Allant de bière en bière et visage livide,
Il court les feux follets aux sentiments vivides,
Mais ne voit qu’un reflet de brasiers vétilleurs.
Tant de matches joués pourtant perdus d’avance :
Cent fois vers la droite effleurés de l’index
Pour deux contacts noués. Voyant la concurrence,
Ils s’éclipsent sans hâte en foulant la confiance
De l’amant spartiate au diable de l‘apex.
Une approche tiède, un mot beauf ou trop leste,
Et l’écran, pour un rien se fige en pointillés.
Statut “lu” qui obsède ou “hors-ligne” qui reste,
La vérité survient et révèle une veste
Quotidien du gardien bon pour se rhabiller.
Des milliers de fantômes hantent son répertoire,
Ils observent muets ou vont vers d’autres plans
— Plans pour garder son môme ou plans culs rotatoires.
Du balai, du balai, le gardien sans histoires
Ne se veut pas défait malgré tous ces choux blancs.
Il faut bien que la chance assoupie en coulisses
Lui accorde un succès, un seul et sans rivaux
Pour entrer dans la danse à un moment propice.
Sur ce coup de balai ? Non : réseau hors service.
Du ballet, du ballet dans les vides caveaux.
Joli poème !
Merci pour ta lecture !